Le projet Epicure
Le projet EPICURE vise à collecter des données extrêmement diverses et exhaustives par rapport à l’environnement global du malade et de la maladie, afin d’améliorer la compréhension de la maladie et la prédiction de la réponse aux thérapeutiques. En pratique, une cohorte de 150 patients atteints d’un cancer du sein métastatique et traités à l’ICO suivra un protocole de recherche clinique au cours duquel des données complexes (épidémiologiques, environnementales, cliniques, biologiques, d’imagerie, pathologiques, génomiques, transcriptomiques, protéomiques) seront recueillies et analysées afin de modéliser la maladie, mieux cerner la réponse au traitement et prédire in fine l’efficacité thérapeutique.
Cette approche innovante d’un point de vue scientifique ne s’envisage qu’en parallèle d’une avancée technologique :
compte-tenu de la diversité et du volume important des données à collecter et traiter, des développements en bioinformatique et biomathématiques sont cruciaux pour intégrer l’ensemble et modéliser l’impact de ces informations sur la dynamique du cancer à l’échelle individuelle.
La création de ce partenariat vise également à impulser une dynamique régionale autour de la gestion de données massives en oncologie. De par son activité de soins, l’ICO dispose d’une grande collection de données hétérogènes, susceptibles d’être exploitées afin de mieux appréhender les processus de la maladie. Keosys apporte son expertise technique pour recueillir, centraliser, uniformiser et exploiter ces données selon une approche éthique.
Objectifs recherchés
Les objectifs et impacts à 5 ans du projet EPICURE se répartissent suivant 3 grands axes interdépendants : la
médecine systémique (ou personnalisée) et intégrative, l’utilisation des données massives à des fins de modélisation et enfin les essais cliniques.
Médecine systémique
Avec l’essor de la médecine systémique, on assiste actuellement à une multiplication des déterminants du cancer, ce qui complexifie l’interprétation des mécanismes sous-jacent. De la même manière, la stratification des
sous-populations spécifiques auxquelles s’adressent actuellement les thérapies ciblées constitue un challenge pour l’industrie pharmaceutique.
Dans ce contexte, les objectifs du projet EPICURE seront d’identifier des facteurs prédictifs de la réponse aux traitements, afin de donner le bon traitement, au bon patient, au bon moment.
L’impact attendu pour le projet est d’améliorer la qualité de vie du patient et de prolonger la survie globale sans progression.
EPICURE permettra également le développement de nouveaux traitements ciblés, avec une toxicité minimale. Enfin, les outils développés permettront d’aider le personnel médical dans sa prise de décision
thérapeutique.
Modélisation des données massives en oncologie
Compte tenu du volume toujours plus important de données à analyser, l’apprentissage automatique et les algorithmes décisionnels sont en constante progression dans le contexte des données massives en médecine, bien que leur usage soit toujours limité par des contraintes réglementaires liées à l’utilisation des données.
Au regard des données massives, le but d’EPICURE sera d’intégrer des données hétérogènes pour mieux appréhender la complexité du cancer. Cette modélisation permettra de développer de nouveaux outils logiciels pour améliorer le traitement personnalisé du cancer. Cette étude se fera de manière éthique, afin de fournir et d’utiliser des bases de données médicales en accord avec les contraintes réglementaires.
L’impact attendu est le développement d’une nouvelle modélisation du cancer du sein à partir de données hétérogènes, ce qui conduira à une automatisation pour l’aide à la prise de décision dans le traitement du cancer du sein grâce au logiciel créé au cours du projet. Enfin, le projet permettra la mise en place d’une infrastructure permettant la centralisation des données patients à l’ICO, pour une utilisation efficace et responsable.
Essais cliniques
La médecine personnalisée induit une multiplication des essais cliniques pour tester des thérapies ciblées et conduit nécessairement à une multiplication des bras contrôles nécessaires lors de ces essais, ce qui est coûteux pour les laboratoires pharmaceutiques et reste discutable éthiquement.
Du point de vue des essais cliniques, le but de ce projet sera de rationaliser les données de routine clinique au cours des essais cliniques, afin de faciliter la prise de décision et d’améliorer les performances des essais cliniques de phase III. Ainsi, ce projet permettra de faire évoluer très sensiblement la conduite des essais cliniques, sous réserve d’une évolution réglementaire probable.
Par la modélisation du cancer du sein qui aura été réalisée, une réduction du temps et des coûts nécessaires au développement de nouveaux traitements sera possible, par la mise en place de bras témoins virtuels et d’avatars de patients. Ce projet aura également un impact positif pour la sécurité sociale, puisqu’il permettra la mise en place de nouvelles stratégies de prévention et une efficacité accrue des traitements actuels.